Le bourg, où la beauté naturelle du paysage se marie parfaitement à la
sérénité et au charme des précieux monuments architecturaux, des villas et des jardins est une des stations les plus renommées et les plus fréquentées de la Côte
Amalfitaine.
Les témoignages les plus anciens concernant Ravello remontent au IX siècle, alors que la ville
était soumise à Amalfi. Deux siècles plus tard, elle passa à Roger le Normand et se
démontra un fidèle et vaillant allié du duché d'Amalfi, auquel elle demeura liée,
tout au long de son histoire. En 1137, cette fidélité lui coûta de très graves dommages
lorsqu'elle fut attaquée et pillée par les Pisans. Les liens étroits qu'elle entretenait avec
Amalfi, permirent à la ville de se développer et de prospérer, aussi bien sous le profil
démographique que sous celui du patrimoine artistique et culturel.
Sur la place Vescovado se dresse le Dôme, consacré à San Pantaleone. Fondé en 1086
par le premier évêque de la ville, il fut reconstruit au XII siècle et remanié une
première fois en 1786 et une deuxième fois dans les années trente de notre siècle. Du
plan roman d'origine, la façade linéaire conserve trois oculi et la fenêtre jumelée
au-dessus du portail d'entrée. Celui-ci, décoré d'un cadre classique en marbre, est fermé
par une précieuse porte en bronze réalisée en 1179 par Barisano da Trani: dans ses 54 niches,
l'on trouve des figurations des saints et des
épisodes de la Passion du Christ ainsi que deux mascarons. Sur le flanc droit de l'église se dresse
le campanile, érigé au XIII siècle. L’intérieur est formé de trois
nefs (une nef centrale surmontée d'un toit à chevrons
et deux nefs latérales surmontées d'une voûte) et de dix colonnes. A droite de la nef centrale
se trouve une majestueuse chaire en marbre, réalisée en 1272 par Bartolomeo da Foggia. La caisse,
décorée de riches mosaïques, de frises et de petites colonnes est soutenue par six minces colonnes
tordues ornées de mosaïques et posées sur des lions en marbre. L'escalier donnant accès
à la chaire, en direction du presbytère, est fermé par une porte en trèfle
décorée de mosaïques au-dessus de laquelle l'on distingue, de part et d'autre, les figures des
donateurs, Nicola Rufolo et sa femme Sigilgaita della Marra, et, au centre, le buste d'une femme ornée d'un diadème identifiable avec l'Eglise ou avec Sigilgaita. Sous la chaire, l'on peut admirer un précieux triptyque du XIII siècle sur fond doré représentant la Vierge avec
l'Enfant Jésus et les Saints. A gauche de la nef centrale, face à la chaire, se trouve un
très bel ambon construit en 1130 et décoré de mosaïques, représentant entre autres
Jonas avalé et régurgité par l'énorme poisson. La chapelle à gauche du
maitre-autel (construite en 1643 et refaite à la fin du XVIll siècle) abrite une statue avec la burette
contenant le sang de San Pantaleone qui se liquéfie le 27 juillet, le jour de l'anniversaire de son
martyre.
Après la place Vescovado, les beaux gradins ombragés de laurier-rose conduisent au milieu des palais
nobles de Ravello à l'église de S. Giovanni del Toro qui, en dépit des interventions du XVIll
siècle, garde l'aspect original du XlI siècle. L’extérieur est caractérisé
par la façade à trois portails, les trois imposantes absides en croissant de lune et la coupole
ornée d'arcs tressés. L'intérieur, à trois nefs et à huit colonnes anciennes en
marbre avec le presbytère rehaussé, abrite, outre de remarquables fresques du XIV siècle (dont
est décorée également la crypte sous-jacente), une précieuse chaire décorée
de riches mosaïques et réalisée au XlI siècle par Alfano da Termoli ainsi qu'un relief en
stuc de Sainte Catherine d'Alexandrie datant du XIV siècle.
Dans les alentours de l'église, sur la place Fontana, l'on peut admirer la Fontaine mauresque, dont la
construction date peut-être du XVIll siècle avec des marbres du XIll provenant de différents
édifices de la ville.
Parmi les édifices architecturaux de Ravello, l'on remarquera la Villa Rufolo, édifice spectaculaire
constitué d'un palais principal (bâti dans la deuxième moitié du XIII siècle) et de
plusieurs édifices de style arabo-sicilien disposés sur un vaste terrain en terrasses donnant sur le
golfe. La Tour inférieure du XIV se poursuit par une petite allée entourée de cyprès qui
débouche sur la Cour mauresque, face au palais, décorée de frises et d'arabesques que l'on peut
visiter seulement en partie. A gauche se dresse la Tour principale, qui était probablement, à l'origine, une œuvre défensive. La très belle Salle des Chevaliers s'ouvre sur un belvédère pittoresque formé d'un riche jardin orné de pins, de cyprès et de
plantes exotiques: de là, l'on descend à la terrasse inférieure, qui est, elle aussi, ravivée de fleurs et de plantes exotiques. Richard Wagner fut particulièrement frappé par la
beauté des jardins qui inspira le jardin magique de Klingsor de son Parsifal: en son honneur, les jardins
accueillent chaque année une série de concerts.
Un autre monument à signaler est la Villa Cimbrone, construite avec des fragments anciens. L'ensemble très original est formé d'un édifice à deux tours, d'une cour (décorée d'un puits en son centre) et d'une crypte de style gothique donnant sur la mer. Parmi les nombreuses œuvres d'art qui y sont conservées, l'on remarquera deux bas-reliefs représentant les Neuf guerriers normands et les Sept péchés capitaux. Les jardins de la Villa sont particulièrement beaux avec leurs fleurs éparses (le rosier est splendide) et les plantes à la tige haute qui encadrent une multitude de statues et de petites constructions ornementales parmi lesquelles un Mercure (une copie de l'Hermès au repos au Musée, National de Naples), la Vénus d'Adamo Tadolini dans la Grotte d'Eve, le Temple de Bacchus, l'élégant petit temple à la coupole en fer forgé et le pavillon de la salle de thé. Le belvédère offre une vue exceptionnelle sur le golfe de Salerne.