Les grands voyageurs du passé n'ont jamais manqué de faire aussi une étape
à Naples, attirés surtout, par la certitude de trouver tout un monde particulier.
Même aujourd'hui, au milieu d'une Europe soumise à l'action niveleuse du progrès, Naples
demeure «une chose à soi», une sorte de «nation dans la nation», avec ses us et coutumes particuliers, rendus plus éclatants ou plutôt, plus frénétiques par le contraste
frappant avec les nouvelles choses, qu'ici, pour des raisons bien compliquées, ne réussissent pas à s'affirmer; ces caractères, qu'ailleurs peuvent être remplacés et qui sont bien déterminants.
Naples doit le prolongement de sa vitalité instinctive au caractère extraverti de son peuple: ce
singulier «principal acteur» qui, sans vouloir tomber dans la rhétorique, doit s'appeler tout
court «homme napolitain». Ce personnage qui hors de Naples, dévoile de posséder une
énorme capacité d'adaptation et de camouflage dans le milieu où il tombe, se comporte en public
presque comme chez lui; avec un énorme gâchis d'énergies et dévoilant une façon de
vivre qui semble n'avoir qu'un seul sens: le plaisir du simple geste.