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CAPRI

CAPRI

La petite île de Capri (le périmètre ne dépasse pas 17 Km) est presque exclusivement constituée de roches calcaires qui se sont modelées au cours des millénaires en un relief montagneux (le sommet le plus haut, le mont Solaro, atteint 589 m) s'estompant progressivement en une série de collines et en deux vastes hauts plateaux situés de part et d'autre du point "d’étranglement" de l'île, à Marina Grande et Marina Piccola, lesquels descendent vers la mer sous forme de falaises découpées tantôt creusées de petites criques, de grottes et de renfoncements, tantôt se prolongeant vers la mer en petites presqu'îles et en pointes, d'où l'on jouit d'un panorama inoubliable, tantôt encore ornées de rochers ou de gigantesques rocs brisant majestueusement la surface de l'eau.
La mer, les panoramas sans pareil, les pittoresques petits villages, les vestiges d'antiques villas romaines, la chartreuse et les églises, les châteaux, les palais, les innombrables villas privées, les tours, les grottes ont attiré sur l'ile non seulement deux empereurs mais aussi des artistes, des musiciens et des écrivains qui ont trouvé sur l'ile leur source d'inspiration.
La présence de l'homme à Capri aux temps préhistoriques a été prouvée par les armes, les outils de tout genre et les tombeaux qui ont été mis au jour et qui remontent à une période de temps comprise entre le Paléolithique et l’âge du bronze. L'île de Capri est citée dans l'Enéide de Virgile, où figure également le nom de Télon, roi des Téléboi, mais les historiens n'ont pas encore prouvé que ce peuple ait effectivement colonisé l'île. En revanche, il semblerait plus plausible que les premiers colonisateurs fussent des Cuméens. Au V et IV siècles, lorsque l'ile passa sous la domination de Naples, son importance devint considérable en raison de sa position stratégique. En 328 av. J.-C., l'île se soumit, comme Naples, aux Romains mais elle fut pratiquement négligée jusqu'en 29 av. J.-C., lorsqu'elle fut découverte par Octavien (devenu Auguste par la suite) qui réussit à la soustraire à Naples en échange de la cession d'Ischia.
Son successeur, Tibère, fut lui aussi épris de la beauté de l'ile où il vécut pendant plus de dix ans. Capri connut ainsi une période de splendeur: y furent construites de magnifiques villas ainsi que d'importantes œuvres d'ingénierie civile qui, à la mort de Tibère (en 37 apr. J.-C.) furent en grande partie abandonnées et tombèrent en ruines. Les premiers siècles du Moyen Age furent marqués par la menace des incursions vandales, dans un premier temps, et des Sarrasins ensuite.
Après le X siècle, l'île passa aux mains des Normands, des Souabes et des Anjou: sous l'administration de Naples (jusqu'en 1443, capitale du Royaume de Sicile), elle bénéficia d'une période de tranquillité relative grâce également aux concessions de Charles Il et de Jeanne ire. Au Me siècle, l'ile fut le théâtre des incursions des corsaires turcs, sous le commandement du terrible capitaine Barberousse, qui attaquèrent l'île à plusieurs reprises. La domination des Bourbons au XVIII siècle entraina, d'une part, l'octroi de divers privilèges, et, d'autre part, la soustraction de nombreux trésors archéologiques qui avaient été découverts lors des fouilles entreprises sous Ferdinand IV. En janvier 1806, les troupes de Napoléon conquirent Naples et occupèrent Capri avec une garnison militaire mais, dès le mois de mai, les Anglais, alliés des Bourbons, s'emparèrent de l'île où ils instaurèrent un gouvernement militaire après avoir vaincu les Français.
Ces derniers, encouragés par le roi de Naples Joachim Murat, la reconquirent toutefois en 1808. Jusqu'au retour au pouvoir des Bourbons en 1815, la population connut une période de pauvreté extrême dont elle commença à sortir grâce au développement du tourisme qui, actif dès le XIX siècle, devint un phénomène de grande ampleur après la deuxième guerre mondiale.
Marina Grande constitue l'escale principale de l'île: équipée d'excellentes structures d'accueil et très fréquentée par les touristes, elle est le point de départ classique de toutes les excursions et visites. Tout près de là, se trouvent les maigres vestiges du Palazzo a Mare de l'empereur Auguste ainsi que les imposantes ruines des Bains de Tibère (rattachées à la villa augustéenne).
La remarquable église de S. Costanzo, encore appelée Madonna della Libera, édifiée au VIII siècle et remaniée du X au XIV siècles, conserve à l’intérieur des pièces provenant d'une des villas impériales de l'île.
On quitte l'agglomération pour se rendre à Capri, principal centre de l'île, à pied le long du chemin ou par le funiculaire qui, en cinq minutes, suivant un parcours panoramique, amène à une terrasse d'où l'on domine le golfe de Naples, Marina Grande, les flancs du mont Solaro et le ravissant paysage environnant. Au centre de l’agglomération de Capri se trouve la Piazzetta (place Umberto I), essentiellement caractérisée par l'atmosphère à la fois mondaine et quotidienne qui s'y dégage et sur laquelle se dressent la mairie, l'imposante Tour de l'Horloge et l'escalier qui mène à l’église de S. Stefano. L'église, qui fut une cathédrale jusqu'en 1818, fut probablement bâtie sur le site de l'antique Sainte Sophie à la fin du XVIl siècle.
L'édifice, tout blanc et à la façade baroque, est remarquable pour le style vaguement oriental que lui confèrent la coupole centrale et les voûtes des chapelles latérales, L'intérieur à trois nefs, ornées de très belles peintures et de marbres précieux provenant d'édifices romains, renferme la statue en argent de San Costanzo, patron de l'île. Sur la place face à l'église, l’imposant Palais Cerio, construit au XIV siècle et utilisé également comme orphelinat et comme hótel, est aujourd'hui une institution culturelle.
Très près du centre de Capri se trouve la chartreuse de S. Giacomo, remarquable exemple d'architecture médiévale, construite de 1363 à 1374 et successivement remaniée, agrandie et restaurée. De cet ensemble fait partie l'église de S. Giacomo au précieux portail ogival dont la lunette est couronnée d'une fresque du XIV siècle. La tour située près de l'église permet d'accéder à la chartreuse proprement dite, où la partie la plus étendue est occupée par un couvent de bonnes sœurs cloitrées, formé de cloitres (le petit remonte au XIV siècle et il a été remanié au cours du siècle suivant et le grand remonte au XVI siècle), d'une galerie, du réfectoire, de la salle capitulaire, des cellules des pères, du logement du prieur et de la Tour de l'Horloge (ces deux derniers éléments ont été rajoutés au XVII siècle). Dans les alentours de la chartreuse, à pic au-dessus de la mer, la terrasse des jardins publics d'Auguste, ornés de belles statues, offre une vue superbe sur le village de Capri, les Faraglioni et Marina Piccola.
L'on doit au créateur du parc, l'industriel allemand F.A. Krupp, même la très belle via Krupp qui, le long de tournants spectaculaires taillés à même la roche, monte à pic au-dessus de la mer jusqu'à Marina Piccola, petite localité touristique sur la côte sud située dans une petite crique aux pièds du mont Solaro et partagée en deux magnifiques baies par le Rocher des Sirènes. Aux alentours se trouvent la Grotte dell’Arco et celle des Felci, où l'on a retrouvé des pièces préhistoriques. Marina Grande est aussi le point de départ de l'Escalier Phénicien, qui grimpe, presque à la verticale sur plus de cinq cent marches, jusqu'au village de Anacapri.
En dépit du nom, l'œuvre fut vraisemblablement entreprise par les  premiers colons grecs et modifiée ensuite par les Romains. Anacapri, encerclée par la vigne et les oliviers, est le deuxième centre de l'île, paisible bourg touristique parcouru de pittoresques ruelles. Au XIX siècle et dans la première moitié du XX siècle, de nombreux artistes et intellectuels, attirés par la beauté de l'île, s'y réunirent, parmi lesquels le médecin et écrivain suédois Axel Munthe qui y fit construire à partir de 1896 la Villa S. Michele, une splendide résidence qui doit son renom à sa merveilleuse position, à l'originalité de son architecture et au grand nombre de pièces antiques qu'elle renferme bien que ces dernières ne proviennent pas pour la plupart des fouilles effectuées sur l'île.
L'agglomération présente de nombreuses églises (S. Michele avec un magnifique carrelage en majolique datant de 1761 et représentant Adam et Eve chassés du Paradis Terrestre, Sainte-Sophie du XVI siècle et S. Maria di Costantinopoli) qui se mélangent au paisible paysage de maisonnettes blanches. Diamétralement opposée à l'architecture dominante de l'ile est la Maison Rouge, bâtie près des restes d'une tour du XVIe siècle.
Aux alentours d'Anacapri se trouvent les vestiges de Villa Damecuta, l'une des plus intéressantes de l'île, dont la construction remonte à l'époque d'Auguste ou de Tibère. La partie la plus belle de la villa, qui devait être assez grande, est constituée par une longue loge à arcades, donnant sur la mer et dont le côté occidental est fermé par un belvédère disposé en demi-cercle qui offre une vue spectaculaire.
L'autre grande villa impériale de Capri, la plus importante en raison de ses 6000 mètres carrés de surface, est Villa Jovis, construite à l'est sur le mont Tibère. La résidence, érigée sous Tibère, était probablement à quatre étages et présentait de vastes salles organisées autour d'un grand espace quadrangulaire destiné à recueillir l'eau des pluies et recouvert, à son tour, d'une citerne de très grande capacité répartie en plusieurs locaux.
Les appartements impériaux séparés du reste de l'édifice et la très belle loge (plus de 90 m de long), surplombant la mer face à un panorama magnifique, étaient situés au nord, c'est-à-dire là où la vue, sur le golfe de Naples, était la plus spectaculaire. Du côté opposé, au sud, il y avait par contre la zone destinée aux thermes. A l'est, en direction du golfe de Salerne, se trouvait le quartier d'honneur avec les différentes salles de représentation et la chancellerie impériale tandis qu'à l’ouest se trouvaient les cuisines et les dépendances (entrepôts).
Malgré la présence des monuments historiques et la beauté des nombreuses villas privées, le charme authentique de l'île demeure celui de la nature, qui l'a dotée de sites célèbres tels que la Grotte d'Azur, l'Arc naturel, les Faraglioni, les pittoresques rochers aux noms fantaisistes, les pointes spectaculaires avec leurs tours de guet et, bien súr, la mer.



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