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ROME

ROME

LA ROME ANTIQUE

La Rome primitive, dite Roma Quadrata, inscrite dans l'enceinte dressée par Romulus, se développa sur la colline du Palatin où des traces d'habitats humains datant de l’âge du bronze ont été mis au jour. De cette hauteur, la cité s'étendit ensuite vers les collines voisines, déjà occupées par des populations italiques qu'elle engloba; à savoir, les Sabins établis sur le Quirinal et
le Viminal, les Latins qui habitaient sur l'Aventin et d'autres communautés vivant sur l'Esquilin et le Caelius. Une septième colline, le Capitole (où, selon la légende, Romulus aurait accueilli toutes ces populations dans l'Asylum Romuli) fut
choisie comme acropole pour sceller cette union. On y construisit la Citadelle (l'Arx) et le Temple de Jupiter Optimus Maximus, dieu tutélaire de la ville.
Rome se déploya ensuite dans la plaine comprise entre le Palatin, l'Oppius et le Quirinal, où s'édifia le Forum Romain. Elle s'agrandit également en direction du Tibre et de l'Ile Tibérine où, à l'abri da Capitole, s'épanouirent le Forum Boarium et le Forum Olitorium dont la vocation commerciale fut favorisée par la proximité du port fluvial de Tiberinus, nœud  vital dans l'économie de l'Urbs.
Vers la fin de la Monarchie (VI siècle) qui vit se succéder sept souverains, la ville se dota d'une enceintre fortifiée dite Mur Servien. Bien que la tradition l'attribue au roi Servius Tullius, cette muraille date de l'époque républicaine, et plus précisément du IV siècle av. J.C., période de grand essor économique pour la cité. Cette prospérité perdura et s'accrut même à la suite des guerres puniques puis les guerres civiles, si bien que le tissu urbain S'étendit encore  gagnant la vaste plaine du Champ de Mars, comprise entre le Tibre et l'arc de cercle formé par les collines qui vont du Capitole au Pincio. La construction de nouveaux édifices publics en marbre et travertin (parmi lesquels les grandioses basiliques du Forum), l'édification de temples, de palais et de villas patriciennes, ainsi que la formation de vastes quartiers populaires, contribuèrent progressivement à donner un aspect florissant à la cité.
Cette expansion se poursuivit au cours des siècles suivants, notamment au milieu du I siècle av. J.C., sous l'impulsion de César qui agrandit le Forum au-delà de ses limites traditionnelles, créant l'embryon des futurs Forums Impériaux. Auguste suivit l'exemple de son illustre prédécesseur en lançant une importante campagne de construction qui se prolongea pendant grande partie de l'époque impériale. En particulier, à la suite des incendies de 64 apr. J.C., sous Néron, et de 80 apr. J.C., la ville fut reconstruite selon une planimétrie plus régulière et fonctionnelle, expression de la grandiloquence de l'idéologie impériale. Rome continua de se développer en s'enrichissant de majestueux monuments et d'édifices superbes bâtis par les dynasties qui se succédèrent au pouvoir. Mais surtout, elle se couvrit de constructions publiques, thermes, cirques, théâtres et bibliothèques; ainsi que de monuments n'ayant d'autre fonction que de célébrer la grandeur impériale (colonnes commémoratives, arcs de triomphe).
La Rome antique atteignit son expansion maximale au II siècle quand la population de ses 14 "régions" se chiffra à plus d'un million d'habitants. Au siècle suivant, la croissance urbaine ralentit, tandis que la menace croissante des invasions barbares poussait l'empereur Aurélien à élargir et à renforcer les remparts. C'est ainsi qu'entre 270 et 275 fui dressé le Mur d'Aurélien.

Commença alors une longue période de décadence, marquée par un dépeuplement progressif et par l'abandon des travaux de construction et même de manutention des édifices qui, peu à peu, tombèrent en ruine. Mais, dans le même temps, une force nouvelle émergeait qui allait changer radicalement le visage de la cité: la religion chrétienne qui, bien qu'initialement combattue par la politique impériale, ne cessa de s'affirmer, d'abord au sein des couches sociales défavorisées, puis parmi les plus riches, gagnant bientôt les hautes sphères de l'Etat.

LA ROME MEDIEVALE ET LA FONDATION DES BASILIQUES MAJEURES

Après l'Edit de Milan (313), pour lequel l'empereur Constantin reconnaissait officiellement la religion chrétienne, l'aspect de la ville se mit lentement à changer Le premier signe de cette évolution fut la construction des basiliques constantiniennes qui, tout en conservant la structure des basiliques païennes, furent vouées aux fonctions religieuses et non plus civiles. La première, Saint-jean-de-Latran fut édifiée entre 312 et 315 sur la propriété des Laterani en dehors de l'Urbs, comme toutes les autres basiliques; le centre antique demeurant plongé pendant encore trois longs siècles dans un immobilisme porteur d'une décadence irréversible. A proximité, se dressait le Patriarchium. Première résidence officielle de l'évêque de Rome, ce palais devait être le centre du pouvoir pontifical jusqu'ù la seconde moitié du XIV siècle, époque a laquelle il sera transféré au palais du Vatican.
C'est sur cette colline, où se trouvait le Cirque de Néron, que
fut érigée, à partir de 320, la seconde basilique constantinienne, consacrée à saint Pierre qui avait subi le martyre en ce lieu. Avec Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure, fondées respectivement en 324 et 356, Saint-Pierre et Saint-Jean marquaient les extrémités des deux axes routiers orthogonaux qui, se croisant au niveau du Colisée, dessinaient la croix symbolique autour de laquelle allait se développer la Rome médiévale. Les invasions barbares du V siècle dans un premier temps, puis la Guerre Gothique de 535-553, marquèrent pour l'Urbs une période de décadence la plus totale. Cependant, à côté des églises paroissiales élevées sur les lieux primitifs du culte chrétien souvent fondés dans des habitations privées (les "titres" ou tituli), se dressèrent bientôt aux abords de la ville les principales églises paléochrétiennes: Saint-Clément et Santi Quattro Coronati dans la zone du Latran; Sainte-Pudentienne sur l'Esquilin; Saint-Etienne-le-Rond et Santi Giovanni e Paolo sur le Caelius; Sainte-Sabine, Santa Prisca et Santa Balbina sur l'Aventin; San Crisogono, Santa Cecilia et Santa Maria in Trastevere dans le quartier du même nom; Sant'Agnese et Santa
Costanza sur la via Nomentana; enfin, Saints-Nérée-et-Achille sur la via Appia.
Le cœur de la Rome antique, longtemps épargné, fut finalement touché par le processus de développement urbanistique au VII siècle quand fut levée l'interdiction de transformer les temples païens en églises. On assista alors ù une intense activité de démolition, suivie de reconstructions caractérisées par le remploi de matériaux et d'éléments architecturaux antiques. De nombreux édifices, tels le Panthéon, le Temple de la Fortune Virile où le Temple de Vesta, furent convertis en lieux de culte chrétiens ci souvent ornés de précieuses mosaïques et de peintures à fresque. Ces décorations, réalisées initialement par des ateliers locaux, subirent l'influence croissante de l'art byzantin (Saints-Côme-et-Damien, Sant'Agnese, Santa Maria Antiqua). Ces aspects de l'art paléochrétien perdurèrent tout au long du haut Moyen Age, jusqu'à l'époque carolingienne qui amena un renouveau dans la ville qui, définitivement placée sous l'égide pontificale, fut le théâtre (en la basilique Saint-Pierre, le 25 décembre de l'an 800) du sacre de Charlemagne, premier empereur du Saint Empire.
Durant la première moitié du IX siècle, sous l'impulsion surtout du pape Pascal I, les basiliques Sainte-Praxède, Santa Maria in Domnica, Santa Cecilia et Saint-Marc, resplendirent de magnifiques mosaïques. Mais cette période fui aussi brillante qu'éphémère, brusquement interrompue par l'invasion des Sarrasins, qui au milieu du siècle allèrent jusqu'ù saccager les basiliques Saint-Pierre ci Saint-Paul. C'est justement pour mieux se défendre de ces attaques, que le pape Léon IV fit ceindre le Vatican d'une fortification qui engloba également le Château Saint-Ange, délimitant ainsi ce qu'on appelle la Cité léonine. Pendant les deux siècles suivants, la ville fut dévastée par les luttes opposant l'empereur à la noblesse locale, puis par la Querelle des Investitures. Enfin, en 1084, elle tomba aux mains des Normands qui la mirent à feu ci à sang.
Une lente et progressive reprise se fit sentir au XII siècle. La vie civile et politique romaine étant alors marquée par la création d'un gouvernement communal (1143) et d'un Sénat qui s'installa sur le Capitole. D'autre pari, une campagne de restauration des édifices endommagés fui mise en œuvre  suivant le goût de l'époque, c'est-à-dire en style roman. Elle toucha en premier lieu les églises Saint-Clément, Santi Quattro Coronati, Santa Maria in Trastevere, San Crisogono et Santa Maria in Cosmedin, et fut caractérisée par l'érection de nombreux campaniles en briques, dérivant clairement d'une typologie lombarde (comme l'illustrent également les exemples de Santa Francesca Romana, Santi Giovanni et Paolo et Sainte-Marie Majeure). Cette période vit aussi fleurir l'activité des maîtres Cosmati qui, à partir de marbres et autres pierres récupérés sur les monuments antiques, surent créer pour ces monuments tout un répertoire de minutieuses décorations. Outre les pavements incrustes et d'admirables portails, ils réalisèrent entre autres des ambons, des chaires épiscopales et des monuments funéraires. Au XIII siècle, les Cosmati de la famille Vassalletto se distinguèrent particulièrement par la réalisation des cloitres: de Saint-jean-de-Latran et Saint-Paul-hors-les-Murs, remarquables avec leur surprenantes colonnettes rehaussées de mosaïques. En évoluant, l'art de la mosaïque et celui de la fresque s'éloignèrent des modèles byzantins. Deux artistes de la fin du XIII siècle sont spécialement représentatifs de ce renouvellement: Jacopo Torriti, auteur des mosaïques qui ornent les absides de Sainte Marie-Majeure et Saint-Jean-de-Latran, et Pietro Cavallini qui peignit le Jugement dernier en l'église Santa Cecilia. A la méme époque, les développements de l'architecture civile reflétaient la montée en puissance des familles nobles antagonistes qui se disputaient le contróle des différents quartiers de la ville. Symboles de ces luttes intestines, les maisons-tours (tour des Conti, tour des Capocci, tour des Caetani) furent parfois aménagées dans des édifices de la Rome antique, comme le palais des Savelli (devenu Palais Orsini) élevé sur les ruines du Théâtre de Marcellus.
Cette période de ferveur artistique céda le pas au début du siècle suivant à l'un des moments les plus sombres de l'histoire de la ville, suite au transfert en 1305 de la cour pontificale en France (elle restera en Avignon de 1309 à 1377). Le retour du pape Grégoire XI à Rome ne parvint guère à redresser la situation, puisqu'il fut bientôt suivi par le grand Schisme d'Occident qui ne prit fin qu'en 1418. Ceci explique la quasi-absence de l'art gothique dans les églises et les monuments de l’Urbs. Ce style, qui ne put en effet se développer qu'entre la fin du XIII et le début du XIV siècle (Santa Maria sopra Minerva), n'est pratiquement représenté que par des œuvres  sculptées, comme les merveilleux tabernacles réalisés par Arnolfo di Cambio pour Saint-Paul-hors-les-Murs et Santa Cecilia.

ROME ENTRE RENAISSANCE ET BAROQUE -

En 1443, le pape Eugène IV rentra à Rome après son long exil à Florence où il avait pu découvrir et apprécier les innovations artistiques de la Renaissance. Quelques années plus tard, il appela dans la Ville Eternelle les chefs de file de ce courant artistique, dont Masolino da Panicale, auteur des fresques de Saint-Clément, et Filarete qui réalisa le portail en bronze de Saint-Pierre. Ainsi, après les premières tentatives timides du pape précèdent, Martin V, Rome s'ouvrait à une grande période de renouveau civil et culturel. Cet épanouissement fut durable. Vers le milieu du siècle sous le pontificat de Nicolas V la cour pontificale était devenue aussi brillante et prestigieuse que les grandes cours princières italiennes et attirait les meilleurs artistes toscans: Lorenzo Ghiberti, Donatello, Isaia da Pisa, Leon Battista Alberti et Rossellino (pour ne citer que les plus célèbres). En 1452, ce dernier fut chargé par le pape de moderniser la Città Leonina et de remodeler la basilique Saint-Pierre selon les idéales esthétiques de la Renaissance; mais ses projets ne seront réalisés que par ses successeurs.
Pendant ce temps, le paysage urbain évoluait en fonction du foyer central constitué par la basilique Saint-Pierre et le Saint-Siège. Il se développa en effet le long des trois axes qui, partant du Vatican, se dirigeaient vers les points clés de la vie religieuse romaine: la via Perigrinorum (route des pèlerins) par laquelle on rejoignait le Ghetto et la basilique Saint-Paul, la via Papalis qui menait au Capitole et  à Saint-Jean-de-Latran, et la via Recta conduisant au quartier qui s'était formé autour de l'église des Saints-Apôtres. C'est justement dans cette zone que, dans la seconde moitié du siècle, le pape Paul II fit construire le Palais de Venise, exemple achevé de l'architecture civile de cette époque. Mais c'est surtout avec son successeur, Sixte IV, que la Renaissance romaine entra dans sa période de plénitude, s'affirmant aussi bien dans l'architecture civile (Palais de la Chancellerie) que religieuse (Sainte-Marie-du-Peuple, Sant'Agostino, San Pietro in Montorio). Bramante, qui œuvra   dans les deux domaines, est le meilleur représentant de cette période. On doit en particulier à Sixte IV la construction de la Chapelle Sixtine et sa décoration par une équipe d'artistes où figuraient Botticelli, Ghirlandaio, Luca Signorelli et le Pérugin. L'ascension au trône pontifical de Jules II Della Rovere en 1503, marqua le début d'une véritable révolution architecturale et urbanistique. Celui-ci, reprenant les projets de Nicolas V chargea Bramante du remaniement de Saint-Pierre et de la construction de la via Giulia qui, avec la via della Lungara, définissait le nouvel axe de développement de la ville, parallèlement aux rives da Tibre. Cette idée neuve d'une ville Renaissance, isolant la cité médiévale cantonnée dans l'anse du fleuve, allait déboucher sur la création d'un circuit alternatif reliant le port de Ripa Grande dans le Trastevere au Vátican, et le Vatican aux basiliques jubilaires majeures et au Capitole. C'est sous Jules II et ses successeurs immédiats que virent le jour les plus belles œuvres  du XVI siècle, réalisées par Bramante, Raphaël ou Michel-Ange. Au premier l'on doit les palais et les cours du Vatican, au second la décoration des Chambres et des Loges; quant au troisième, il est le célèbre auteur des fresques de la Chapelle Sixtine et le principal intervenant dans le gigantesque chantier de Saint-Pierre. Citons encore Baldassare Peruzzi, architecte de la Villa Farnesina, et Antonio da Sangallo le Jeune qui construisit le Palais Farnèse. Léon X de Médicis améliora encore le plan urbanistique mis en place par Jules II et chargea ce même Sangallo, ainsi que Raphaë1, de tracer la via Leonina (actuelle via di Ripetta), l'un des trois axes qui, avec la via del Corso et la via del Babuino, rayonnent depuis la place du Peuple, formant ce qu'on appelle le Trident. Les aménagements continuèrent, après une brève interruption due au sac de Rome (1527), sous l'impulsion de Clément VII, lui aussi membre de la famille Médicis.
En 1545, en réponse à la Réforme protestante, Paul III Farnèse convoqua le Concile de Trente pour sceller l'unité de l'Eglise catholique dont Rome représentait, plus que jamais, le centre idéale et symbolique. S’ouvrait ainsi la période de la Contre-Réforme qui fut caractérisée par l'apparition d'un nouvel ordre ecclésiastique - celui des Jésuites, fondé en 1534 par saint Ignace de Loyola - pour lequel furent construites les églises du Gesù et Saint-Ignace. Parmi les initiateurs de foyers religieux figurèrent également les Théatins de Sant'Andrea della Valle et les Philippins de la Chiesa Nuova. La ville se développa le long de nouveaux axes directeurs comme la strada Pia, la via Gregoriana et la via Merulana, en particulier sous Pie IV et Grégoire XIII, grâce à des architectes ayant nom Giacomo della Porta, Martino Longhi le Vieux, Jacopo del Duca, Pirro Ligorio, Fluminio Ponzio et Ottaviano Mascherino. Cette politique fut poursuivie et amplifiée par Sixte Quint qui, avec l'architecte Domenico Fontana, traça de nouvelles rues (dont la strada Felice) pour relier entre eux les points les plus importants de la cité tout en créant une série de perspectives majestueuses.
Dans le domaine des arts figuratifs, la fin du XVI siècle fut dominée par le style maniériste, dont les principaux représentants à Rome furent les frères Taddeo et Federico Zuccari, Perin del Vaga, Vasari et le Cavalier d'Arpin. Bientót, cependant, ce courant qui produisait des œuvres  de grande qualité eut à se mesurer avec la peinture révolutionnaire da Caravage qui réalisa la décoration de la Chapelle Contorelli dans l'église Saint Louis-des-Français, sous le pontificat de Clément VIII (entre 1599 et 1602).
On situe communément l'art da Caravage au seuil de la période baroque. Le peintre lombard développa un style très particulier qui fut à l'origine du courant caravagesque représenté, entre autres, par Orazio Gentileschi, Gherardo Delle Notti et Spadarino. Parallèlement, les œuvres des Carrache et de leurs élèves - le Dominiquin et Guido Reni, mais aussi Pomarancio, Pierre de Cortone (qui travailla égalèrent comme architecte) et Baciccia - constituent une autre tendance au sein de la peinture baroque. Leur font écho, dans le domaine de l'architecture, les créations du Bernin (également auteur de sculptures admirables), de Borromini et de Maderno. Les deux premiers, en particulier, contribuèrent par leur intense activité - qui couvrit grande partie du XVII siècle - a donner un nouvel aspect à la ville. Leurs œuvres  majeures furent réalisées principalement sous les pontificats d'Urbain VIII, Innocent X et Alexandre VII. San Carlo alle Quattro Fontane, Sant'Ivo alla Sapienza et l'Oratoire des Philippins ne sont que quelques-uns des chefs-d'oeuvre de Borromini, tandis qu'on doit au Bernin l'église Sant'Andrea al Quirinale, la Fontaine des Fleuves de la place Navone et la colonnade de la place Saint-Pierre.

VERS LA MODERNITE: ROME CAPITALE

Entre la seconde moitié du XVII siècle et la première moitié du XVIII siècle, Rome connut l'apogée du goût baroque pour la théâtralité. Appliqué au tissu urbain, ce procédé culmina dans des œuvres  spectaculaires, comme l'escalier de la place d'Espagne par De Sanctis, le Burrò de Filippo Raguzzini ou encore la fontaine de Trévi due à Salvi. L'une des personnalités marquantes de cette époque est Piranèse, qui eut, entre autres, le mérite de jeter dans ses gravures un regard nouveau sur ces ruines de la Rome antique qui avaient constitué, à la charnière du XVI et du XVII siècle, l'un des points de repère fondamentaux des grands projets urbanistiques.
La vogue des antiquités et de l'archéologie vint ensuite dominer les conceptions urbanistiques néoclassiques. Ce phénomène s'amplifia surtout a partir de l'occupation française de 1809-1814 et perdura sous la Restauration, après le retour à Rome du pape Pie VII. Ce n'est qu'en 1864 - le bref intermède de la République Romaine de Mazzini et Garibaldi (1849) étant passé et l'Italie du Risorgimento s'étant acheminée vers l'unification du pays sous l'égide des Savoie - que Francesco Saverio Malatesta produisit un plan régulateur prévoyant, pour la première fois, le développement et la réaménagement de la ville selon des principes modernes. Après la proclamation de l'Unité de l'Italie (1870) et de Rome comme capitale da royaume, on entreprit une série de travaux qui, bien qu'ayant entrainé la destruction d'une partie du patrimoine médiéval, eurent le mérite d'améliorer considérablement la viabilité. Cette campagne, qui permit une croissance urbaine cohérente tant da point de vue spatial que fonctionnel, eut ensuite des prolongements avec la création, au tournant da XX siècle, de la Roma umbertina (du nom du roi Humbert).
Le processus de modernisation de la ville - non exempt de spéculation - se poursuivit au cours du siècle et s'intensifia particulièrement dans les années Trente. La politique urbanistique fasciste visa surtout à exalter les monuments glorieux de la Rome antique (via dei Fori Imperiali, fouilles de l'Area Sacra Argentina, aménagement du Théâtre de Marcellus et de l'Autel de la Paix d'Auguste) et baroque (via della Conciliazione), dans une optique de propagande sur le thème de l'Empire et des traditions. Mais elle sut également innover par la réalisation de monuments modernes, d'un style sans doute pompeux mais très fonctionnels et d'une grande qualité architectonique (Stades des Marbres, Foro Italico, EUR).
Heureusement, Rome n'a été que légèrement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale et a poursuivi son essor dans l'après-guerre; parfois anarchique, ce développement a multiplié l'habitat sous la poussée d'une croissance démographique qui a porte la population actuelle à près de trois millions d'habitants.



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